~~*La Cascade Enchantée*~~
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 Aristophane - Lysistrata

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Doune
Gardienne de la Cascade
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Doune


Féminin
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Aristophane - Lysistrata Empty
MessageSujet: Aristophane - Lysistrata   Aristophane - Lysistrata I_icon_minitimeLun 3 Jan - 17:18:50

Approche biographique et contextuelle

Dans Lysistrata, Aristophane transforme une situation tragique en comédie.
On revient au slogan « peace and love » des hippies mais des siècles et des siècles plus tôt.

La guerre du Péloponnèse (431 à 404 av. J.C.) met aux prises toutes les cités grecques qui se rangent derrière l’une ou l’autre des deux rivales, Athènes et Sparte. Après dix ans de combats (431-421), le statu quo négocié par Nicias en 421 est un véritable espoir de paix. En 413, la reprise des hostilités (la catastrophique expédition de Sicile menée par Athènes) est un coup dur pour les partisans de la paix.

L’auteur est né en 446 et meurt en 385 avant J.C. . Il est témoin du déclin d’Athènes et va dénoncer les travers de son époque par l’auto dérision. Ses pièces s’adressent à tous, et se permettent des sarcasmes osés sur l’actualité. Elles dénoncent la mauvaise gestion des affaires, en se moquant aussi des politiciens et de la naïveté du peuple. Il est engagé, heureusement, vers la paix. On peut comparer le théâtre d’Aristophane aux émissions satiriques que l’on retrouve sur nos tv. (belgik, les guignols de l’info, etc…). C’est un défouloir qui inquiète les dirigeants du moment. Il a énormément de succès et quasi tout humain qui passe par Athènes y assiste. Il peut ainsi manipuler les foules.

La pièce a été créée en 411 lors des Dionysies ou aux Lénéennes (festival moins important consacré à Dionysos). Une autre comédie d’Aristophane, les Thesmophories, est créée la même année, et il est difficile de savoir laquelle a été jouée dans quel festival.
Alors qu’Athènes est au bord de la défaite. Citoyen exaspéré, Aristophane imagine en désespoir de cause, une solution ultime pour résoudre le conflit : donner la parole aux femmes.

Ce qui dans la société du moment est une bonne blague. Car la femme était la plus éloignée dans la hiérarchie civique pour participer au pouvoir politique.

La femme athénienne est une éternelle mineure, qui ne possède ni droit juridique, ni droit politique. Toute sa vie, elle doit rester sous l’autorité d'un tuteur: d’abord son père, puis son époux, voire son fils (si elle est veuve) ou son plus proche parent.

Son n’existence n’a de sens que dans le cadre du mariage. Le mariage n’a même pas de nom, c’est un acte privé. C’est l'acte par lequel le chef de famille donne sa fille à un autre homme. Le mariage est plus un acte politique, économique, de raison que le fruit de l’amour de deux personnes. C’est le bien être économique de la famille qui prime sur le bien être individuel.
La fidélité est demandée de la part de l'épouse. Le rôle qui est attendu d’elle est de donner naissance à des fils légitimes qui puissent hériter des biens familiaux. Le mari surprenant sa femme en flagrant délit d'adultère est ainsi en droit de tuer l’amant immédiatement. La femme adultère peut être renvoyée. Selon certains auteurs, l'époux bafoué en serait même obligé sous peine de perdre ses droits civiques. En revanche, l'époux n'est pas soumis à ce type de restriction : il peut recourir aux services d'une hétaïre ou introduire dans le foyer conjugal une concubine, souvent une esclave, mais elle peut aussi être une fille de citoyen pauvre.

Les hétaïres ne se contentent pas d'offrir des services sexuels. Leurs prestations ne sont pas planifiées. Elles possèdent généralement une éducation soignée et sont capables de prendre part à des conversations entre gens cultivés, par exemple lors des banquets. Seules entre toutes les femmes de Grèce, Spartiates exceptées, elles sont indépendantes et peuvent gérer leurs biens.
Il est parfois difficile de distinguer entre hétaïres et simples prostituées : dans les deux cas, la femme peut être libre ou esclave, autonome ou protégée par un souteneur. Les écrits semblent parfois employer les deux termes de manière indifférenciée. Les tarifs des hétaïres varient beaucoup, mais sont substantiellement plus élevés que ceux des prostituées communes.

Approche synthétique

Des femmes grecques de tous horizons se réunissent sous le désir de Lysistrata.
Celle-ci, audacieuse leur expose un plan pour mettre fin à la guerre qui déchire leurs contrée : Priver les hommes de sexe afin qu’ils arrêtent la guerre. Elles se laissent donc convaincre. « Le mot passe de chaque coté». Elles vont jusqu’à fermer l’acropole athénienne aux hommes pour se faire mieux entendre d’eux. Proposer un « cruel » marché.
Et de là s’écoule une série de scènes où hommes et femmes se tentent et sont tentés, des joutes verbales, des jeux gamins entre femmes et hommes de tous âges. A la suite de quoi, les hommes se découvrent tous unis contre l’abstinence de leurs épouses. Puis, souffrants tous d’un même mal, ils cèdent à la requête de celles-ci.
La paix est conclue.

Le scientifique : approche analytique et thématique

Crus, obscènes ou tendres, les rapports entre hommes et femmes sont exposés de façon comique par le biai de cette histoire.

Dans la pièce, c’est une femme qui a le pouvoir. Au temps d’Aristophane, ce n’est encore qu’une comédie. On qualifie quelques fois Aristophane de misogyne. Mais cette pièce nous démontre bien le contraire. Il confie son utopie aux mains d’une héroïne.

Si on analyse le cas de Lysistrata, on remarque qu’elle ne se bat pas pour son statut personnel mais pour celui de la Grèce entière. Et pourtant ce n’est pas une déesse, juste une femme un peu plus courageuse que les autres, qui va prendre les devants et une fois la « mission » accomplie, se retirer.
De là, j’établis un lien avec les hétaïres, libres de mouvement.
Malgré l’esprit coquin et irrévérencieux de la pièce, Lysistrata s’en sort avec un certain éclat. Le plus cru débute par elle puisqu’elle est l’instigatrice de la situation embarrassante. Mais les autres sont les plus rigolos parce qu’ils ne savent pas comment se dépêtrer de cette situation.
Une situation qui les met mal à l’aise et les perd. Les hommes sont présentés comme des chenapans, de grands enfants qui tentent de négocier leur punition. Les femmes sont moins agressives, moins vantardes mais maintiennent leurs positions. Tandis que Lysistrata se comporte plus comme une observatrice du tourment d’un couple que comme une femme réellement concernée. Elle guide grâce à cela le spectateur dans le spectacle. C’est une des plus lucides, avec les anciens. Et elle le reste, quoique agacée quelques fois quand ses pairs s’inclinent à la défaveur de la raison. Alors que les vieux s’entêtent à jouer à «qui a la plus longue» avec les vieilles.

On retrouve le penchant d’Aristophane pour sa patrie d’une façon non ouverte mais pas dissimulée. Lorsque l’on observe les dialogues, les spartiates parlent d’une façon bizarre, voire même idiote. Les mots sont allongés, recomposés, mal accordés et l’appel à leurs dieux débute, une réplique sur deux, par une espèce de toc linguistique. Les répliques laissent entendre que les spartiates sont axés sur les performances du corps et délaissent l’esprit. Ensuite, Aristophane s’attache à caricaturer chaque membre de chaque civilisation présentée lors de sa pièce.

Il fait appel à ses prédécesseurs, Euripide, Eschyle, et s’inspire de la satire Grecque. Il renvoie vers des situations d’autres pièces, d’autres morales.

La pièce doit perdre de sa surprise en langue originale car si l’on traduit le nom Lysistrata, il signifie “Celle qui disperse les armées”. Alors que les autres noms enrichissent les personnages.


Artiste : approche critique et « actualisante »


Dans ces textes, la grossièreté est au service de la poésie.
Tout le monde s’y lâche sans vergogne.
Chaque tranche de la population nous y étale une panoplie d’allusions, du subtil au dégueulasse. L’auteur ne se refuse rien. Le sujet restera d’actualité tant que l’homme aura besoin de la femme et vice versa pour continuer à perpétuer la race. Il raconte l’éternel fleuve de la vie, avec ses classes sociales, ses guerres, ses opinions. Mais malgré le coté paillard de la pièce, il s’en dégage des vérités universelles. Lysistrata est ce qu’à l’heure actuelle, on appelle une féministe. Une association pour les droits de la femme a même repris son nom. Son idée est simple et à la fois compliquée. C’est présenté de façon si sympathique et banale qu’à toutes les époques, on l’aborde sans être dépaysé. Elle touche à tous les niveaux de la société. Lysistrata est si intègre qu’on ne peut que l’admirer.

Début 1900, lors de leur traduction, les textes avaient été considérés comme licencieux, scandaleux voire même scabreux. Il faut croire que nous sommes redescendus au même stade qu’au déclin d’Athènes car je n’ai nullement été choquée du vocabulaire. Certes, on en parle dans cette pièce plus qu’à l’accoutumée, mais actuellement, les tabous sur le sexe sont tombés à nul. On retrouve de plus en plus de pièces de théâtre où les acteurs sont complètement nus. La théâtralité va actuellement vers l’érotique. Je suis persuadée que cette pièce aurait toute sa place parmi les productions actuelles.

Point de vue réalité, pourrions-nous appliquer cette méthode dans la vie de tous les jours… ? Non car par rapport à la société d’Aristophane, la nôtre connaît des mariages par amour ce qui rendrait la punition serait égale pour les femmes et les hommes. De plus, on n’arrêterait pas une guerre aussi facilement. Car il y a des raisons plus sérieuses de guerre que la prétendue fierté. A la limite, ça les arrangeait beaucoup plus à l’époque de pouvoir dire non à leur mari désigné et geôlier. Il n’était pas rare que des vieillards se choisissent de très jeunes femmes. On entrait carrément dans ce qu’actuellement on appelle de la pédophilie. Le viol conjugal était courant.

Mais il existe des milieux où la femme ne jouit pas de tous ses droits actuellement. Je pense aux régions sous le joug d’un Islam intégriste, là où les petites filles subissent des mutilations génitales. Puisqu’on les prive de toute façon du plaisir que procure une vie sexuelle normale. Cela serait une façon bien équitable, je pense, de rendre la pareille à leur tortionnaire. Ils se retrouveraient piégés dans leur propre bêtise.

Euro news relate actuellement une histoire similaire où des associations de femmes au Kénya ont décidé de faire la grève du sexe. Les féministes ont décrété une semaine d’abstinence, pour inciter les hommes politiques à régler leurs différents et réformer le pays.

« Faites l’amour, pas la guerre » est une affirmation qui a prouvé ses limites.
Il y a 2500 ans, Aristophane disait aux femmes de la cité, par la voix de Lysistrata:
« Ne faites plus l’amour, vous empêcherez la guerre! ».
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